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Le monopole des constructeurs sur les capots, ailes ou rétroviseurs est à l’origine de leurs prix élevés, selon des associations de consommateurs et de garagistes. Celles-ci veulent changer la loi. Aile froissée, pare-chocs embouti, portière enfoncée, la facture des réparations est trop salée en France, la faute au monopole des constructeurs automobiles sur ces « pièces détachées visibles ». C’est en tout cas le diagnostic rendu public hier par le collectif Libère mon auto, qui rassemble consommateurs et professionnels*. Ce mouvement veut mettre la pression sur les sénateurs avant qu’ils n’examinent le projet de loi de consommation en septembre. « En Belgique, en Espagne, en Angleterre, etc., où la vente de pièces adaptables est autorisée, elles coûtent en moyenne 30 à 40% moins cher. En France, le prix des pièces détachées a augmenté de 30,5%, soit trois fois plus vite que les prix à la consommation, entre 2005 et 2011! » s’indigne Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir. Selon l’Autorité de la concurrence, ouvrir ce marché pourrait faire baisser la facture moyenne de 6 à 15%. Et surtout les automobilistes pourraient choisir d’acheter ou non des composants parfois deux fois moins chers! Les primes d’assurance annuelles diminueraient, elles, d’environ 10%. Un îlot de rentabilité pour Renault et PSA Les constructeurs automobiles, rassemblés au sein du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), s’opposent farouchement à l’ouverture de ce marché, estimant que les pièces équivalentes sont des contrefaçons de leur design. Par ailleurs, les pare-chocs adaptables seraient dangereux. Faux, répond Bart Daenen, responsable de l’enseigne belge Van Wezel, un des leaders européens de la distribution de pièces détachées : « Nous testons toutes les pièces que nous commercialisons, constructeurs et adaptables. Elles passent toutes le contrôle technique! » L’argument de la dangerosité est d’autant plus étonnant que les éléments sous le capot sont ouverts à la concurrence. L’activité carrosserie représente surtout aujourd’hui un îlot de rentabilité pour Renault ou PSA, alors que les ventes d’autos chutent en France. Selon les estimations des constructeurs, la libéralisation entraînerait la perte de 2200 emplois dans leurs usines françaises, sans compter l’effet domino chez les sous-traitants. « Ce chantage à l’emploi n’est pas honnête, assure Yves Riou, le président de la Fédération des syndicats de la distribution automobile (Feda), qui représente les distributeurs indépendants. Dans nos ateliers, on voit bien sur les étiquettes que les produits viennent de Taïwan, Turquie, etc. » Selon lui, les emplois perdus seraient compensés par ceux gagnés chez les garagistes. « Mais nos postes sont éparpillés à travers tous le pays. Donc moins visibles », regrette Yves Riou. Alors que la fermeture programmée du site de PSA à Aulnay (Seine-Saint-Denis) suscite une vive émotion, les parlementaires ne voudront peut-être pas mettre fin au monopole pour ne pas « tirer sur l’ambulance » des constructeurs auto. * L’Alliance nationale d’experts en automobile (Anea), la Fédération des syndicats de la distribution automobile (Feda), la Fédération nationale de la carrosserie (FFC), la Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNAA) et l’UFC-Que choisir. www.libere-mon-auto.org.

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